C'était mon coup de coeur absolu de l'année 2014, je ne pensais pas qu'un film estampillé Marvel m'étonnerait autant !!!
Personne qui n'est venu en parler ??....
Faut tout faire ici....
Les Gardiens de la GalaxieCritique film : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
C'est puissant. Ça s'avale d'une traite et ça met en forme pour la journée comme un bon café. C'est drôle, enlevé, c'est inspiré (je connais pas les bd mais apparemment ils se sont chargés de fournir la matière première en abondance). Le film construit son propre rythme au fur et à mesure résistant à la tyrannie de la rapidité et de l'action immédiate.... Bon sang mais qu'est ce que c'est que ce truc ??!!... un blockbuster réfléchi ?... Ca existe donc encore ?
C'est le film qui explique pourquoi je ne peux pas tenir plus de 15mn devant un Captain America ou un Iron Man 3 décérébrés...
C'est un amusement de tous les instants, c'est du cinéma pop corn et pourtant c'est formidablement bien écrit. Dès le début lors de la scène d'introduction très déstabilisante, on se dit qu'on va pas assister à un film tout à fait ordinaire !! Ça met tantôt la larme à l'oeil sans emphase, tantôt la minute d'après ça fait rire aux éclats (le raton laveur qui émerge de son sommeil avec la bouille à moitié frippée) ça met de bonne humeur, ça a juste un seul défaut, celui d'être trop court. A une époque ou des films navrants de stupidité estiment utile d'étaler leur bêtise sur 2h40, à une époque où on déroule des trilogies totalisant 9h de film à partir d'un maigre bouquin de 80 pages écrit pour les gosses, j'aurais bien aimé en avoir un peu plus de ces Super Héros quand le générique de fin sonne trop tôt la fin de la récréation.
Ce film, c'est juste un OVNI dans la galaxie des productions Marvel formatées. C'est comme un mille-feuille, délicieux à dévorer et assemblé en plusieurs couches. Une première couche d'histoire très commune et sans grande originalité mais par dessus ce terreau plusieurs couches successives d'une écriture narrative très complexe qui arrive à faire comprendre un univers à part entière (une nouvelle galaxie, de nouvelles races extra terrestres et de nouvelles luttes de pouvoir) en un seul épisode (là ou Georges Lucas a eu 6 films pour tenter de l'expliquer en radotant), pour, finalement, faire adhérer à ses enjeux et ses dénouements. Il donne aussi l'occasion de donner à découvrir des lieux insolites et magnifiques (les restes de la tête d'une créature galactico-chimerique !!!) qui constituent le théâtre d'un décor spatial somptueux et jamais vu. Ca change des cailloux de Star Wars.
Encore une couche. Les personnages sont riches et complexes, ils traînent derrière eux des casseroles pleines d'état d'âmes, de fantômes du passés et de problèmes qu'ils ont oubliés de résoudre dans leur fuite en avant. Et puis surtout c'est un assemblage bigarré de gueules totalement improbables et variées dans leur représentation. Fallait quand même oser faire venir Vin Diesel pour lui faire parler 3 mots de vocabulaires dans le rôle d'un arbre et pourtant son personnage est absolument indispensable au récit. Je craignais qu'un personnage soit mis en valeur au détriment d'un autre (syndrome Jennifer Lawrence dans Xmen). Mais chacun a pris sa place et l'occupe. Chaque personnage a son rôle à jouer et sa valeur ajoutée dans l'histoire.
Etonnante scène ou une brute épaisse console un raton laveur en lui carressant la tête comme on le ferait avec un animal de compagnie alors que ce dernier revendiquait précédemment qu'on le reconnaisse comme un individu à part entière. On assiste médusé à la naissance de l'équipe émergente. Chacun dépend de l'autre. Un but commun et une énergie mise au service de l'équipe.
C'est puissant. On sent que ça n'a pas été écrit sur le bureau du banquier qui demande un retour rapide sur investissement en prêtant 200 millions de dollars pour voir des robots se taper sur la gueule, une sombre connerie qu'il vendra ensuite en jouets dérivés dans les rayons des supermarchés. On sent juste qu'il y a l'envie de dire d'autre choses que de vendre des poupées dans les rayons jouets à Noël.
Le personnage féminin (très divers dans ses interventions depuis la mercenaire jusqu'à la chancelière de tout un ordre politique) n'est pas reléguée au rang de poufiasse tout juste bonne à se balader en mini short. Elles sont ou les féministes quand des films comme Transformers sappent des années d'émancipation et donnent le signal à des cohortes d'adolescent de ne considérer la femme que comme un vulgaire faire-valoir sexuel ???!!!
Ici, changement de ton et d'écriture, la femme est forte, elle ne reste pas en retrait et s'impose, elle fait ses choix, elle n'est pas à la disposition du mâle en rut. C'est carrément dissident et anti conformiste de parler dans ces termes des rapports dans notre société, dont le film se veut aussi être une allégorie, c'est juste pas habituel. Et ça fait du bien.
Car derrière l'enveloppe de film d'action qui offre son lot de scènes carrément magnifiques à contempler (la scène finale avec ses combats de vaisseaux dans la haute atmosphère), il y a un second niveau de lecture et une proposition de réflexion sur des thèmes forts, à savoir le choix que peut opérer toute personne entre l'individualisme poussé à son paroxysme (je n'ai besoin de personne en Harley Davidson...) ou l'acceptation de l'autre dans sa différence. Ça nous raconte comment fonctionne une équipe.
Ça envoit du lourd, ça pète dans tous les sens, c'est collosal pour la rétine et un régal multicanal mais ça propose autre chose en filligrane, ça propose de parler aussi de l'homme, de ses zones de rigidités et de friction, de l'endroit ou il est prêt à aller pour rester bien ancré dans ses certitudes.
C'est étonnant de voir un tel niveau de second degré à un tel niveau de divertissement car vu le coût global de l'objet les réalisateurs n'ont pas le droit à l'erreur lorsqu'ils se voient confier le budget de ces nouvelles machines économiques. Ce qui rend d'autant plus surprenant le niveau de maturité de l'écriture ici qui peut avoir un effet excluant (et risquer au final de diminuer les recettes !).. Certaines blagues risquent en effet de passer carrément "au dessus de la tête" des mioches que leurs parents blasés emmèneront voir ça en ayant juste pour enjeux qu'ils leur foutront la paix au moins pendant 1h30 et en ayant oublié qu'ils possèdent chez eux une parcelle d'émerveillement, de recul et de discernement qui leur ferait apprécier ce spectacle qui leur est pourtant destiné, ceux qui sont passé à côté du film en sautant à pied joint au dessus de son histoire simple qui n'était que le prétexte pour leur parler d'autre choses.
Ca parle au gamin qui a pas oublié d'être un gamin et qui n'a pas renoncé devant le cynisme, la crasse idiotie et le premier degré du monde actuel.
... à la fin du film je me suis fait la réflexion suivante : Lorsqu'il s'agit de "nourriture", le consommateur considère tout à fait normal de payer plus cher pour des produits de qualité. Il estime aussi qu'un produit ne remplissant pas les mêmes critères gustatifs et qualitatifs doit être proposé à un prix moindre. Il a alors le choix pour faire son marché entre de la nourriture « discount » et des produits bien meilleurs (bio ou pas) qu'il doit et qu'il accepte de payer au prix fort.
Et bien pour le cinéma il devrait en être autant, les films de mer*%@? devraient être proposé à un prix moindre... et les films de qualité devrait se payer au prix qu'ils méritent !!!
Car 14,99€ pour subir le racisme, la misogynie, le fascisme, la violence des images et la bêtise absolue d'un Transformers c'est toujours trop cher et 24,99€ (prix public généralement constaté) pour découvrir le spectacle offert par ce Gardiens de la Galaxie c'est presque trop peu pour financer de nouveaux projets qui ont le courage de proposer un contre modèle aussi assumé. Car ce film c'est bien une véritable contre proposition à la norme du cinéma d'action actuel qui cale son niveau d'exigence sur le fait qu'il suffira que ça amuse les gamins. Ce film c'est une contre proposition au modèle du cinéma d'action actuel bas de plafond parce qu'il suffit de faire du mauvais pour faire du pognon alors pourquoi faire mieux. Ben y en a qui continuent à faire du mieux....
C'est puissant, vivement la suite.... pour une fois, vivement la suite !!!!
Critique image : ■■■■■■■■□□
C'est une explosion de couleurs qui sert la palette du film. Textures et "matières", si j'ose dire, sont presque réalistes et notamment le corps de Zoe Soldana lors de la scène du slow. Les scènes, pourtant dans des intérieurs pas évidents (la prison) restent très lisibles avec une bonne gestion de la lumière indirecte de sorte qu'on ne distingue pas un recul de clarté (comme c'est le cas dans ces films très sombres) entre les quelques scènes diurnes et la quasi totalité du film qui se tient dans des décors sombres ou plongés dans une obscurité naturelle ou artificielle.
La palette de couleur est riche et chaude et donne l'occasion d'explorer la douceur de restitution des diffuseurs exigeants mais fidèles. La contrepartie de cette définition au couteau sera de mettre en exergue les effets spéciaux qui sur le personnage du Racoon sont autant fidèles que parfois artificiels par moments.
Critique son : ■■■■■■■■■□
Une bande son exemplaire exploitée en 5.1 à la maison qui offre une immersion à 360° dans l'action avec une exploitation permanente mais judicieuse des enceintes surround. Elle permet notamment d'explorer tout un pan de la culture musicale pop en multicanal. Etonnant et mixé avec beaucoup de délicatesse. C'est démonstratif mais jamais agressif, ça se joue beaucoup sur les détails et les nuances. Si je ne dispose pas d'une installation haut de gamme qui me permette de saisir les subtilités du mixage en tout cas sur mon ensemble c'est déjà très équilibré et agréable, et surtout ça évite la tarte à la crème du mixage farfelue "à la façon parc d'attractions" mais ça joue plutôt sur les ambiances et les environnements sonores. Les dialogues sont clairs et ne prennent pas l'ascendant sur la bande son.
Un modèle du genre qui donne envie de s'équiper.
C'est extrêmement équilibré, et une fois que le potentiomètre de volume est calibré au niveau d'écoute le plus confortable (le gros bouton rond sur le côté de l'ampli) il ne m'a pas été nécessaire d'y retoucher pendant toute la séance. Contrairement à certains films ou la moindre scène d'action est mixée avec les pieds et oblige à se saisir de la télécommande pour éviter un effondrement du plafond. Un top demo pour les installations pointues !!